Présentation du livre sur la Confédération des États du Sahel par l'historien Amadou Ba.

Confrontés aux mêmes défis sécuritaire, économique, politique, géopolitique et géostratégique, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont décidé d’appliquer un vieil adage africain : « Si tu ne sais pas où tu vas, sache quand même d'où tu viens ! ». C’est dans cette logique que la Charte du Liptako-Gourma instituant l'Alliance des États du Sahel (AES) fut créée le 16 septembre 2023. C’est une décision historique majeure. D’abord, parce qu’elle permet aux trois pays de mutualiser leurs forces et d’agir ensemble contre l’ennemi caché derrière un soi-disant « djihadisme islamiste » qui, en réalité, est le cache-sexe d’un vaste plan de recolonisation de l’Afrique par une déstabilisation des pays riches en ressources minières et énergétiques afin de permettre aux multinationales des pays mal intentionnés de mettre la main sur les faramineuses ressources stratégiques du continent. Courageuse et visionnaire, cette décision permet ensuite aux populations des pays concernés de se reconnecter avec un passé commun, une histoire précoloniale prestigieuse caractérisée par l’existence de grands empires organisés sous forme fédérale ou confédérale pendant des siècles parmi lesquels le majestueux songhaï qui a rayonné entre 1464 et 1591. À cette époque, il regroupait la totalité ou une bonne partie des pays ouest-africains suivants : Mali, Burkina Faso, Niger, Nigeria, Sénégal, Guinée Conakry, Mauritanie, Côte d’Ivoire, Bénin, Gambie, etc. Le seul péché de ces empires africains précoloniaux, c’était d’avoir négligé la course à l’armement pour se défendre d’une éventuelle domination étrangère. Leur malchance fut d’exister à une époque où la marge de manœuvre qui consistait à tisser des liens avec des grandes puissances pour repousser très loin d’autres puissances dominatrices et agressives, était faible contrairement à la réalité actuelle d’un monde multipolaire. Aussi, les fondateurs du Songhaï n’avaient pas pu bénéficier de l’opportunité de pratiquer l’information et la conscientisation de masses de leurs peuples afin que ceux-ci les soutiennent pendant les moments décisifs.
Ce livre, tout en retraçant dans son premier chapitre l’empire du Songhaï, explique dans les chapitres suivants le contexte, les contours, les motivations profondes, les véritables enjeux de la création de l’AES. Il se termine par les défis qu’il faut résoudre. L’auteur montre clairement que l’Afrique, en se reconnectant à elle-même par la réactivation de vastes espaces précoloniaux, choisit la voie salutaire et porteuse d’espérance dans un monde où ce sont les puissants États fédérés qui dominent et imposent leur agenda alors que les petits États hérités de la colonisation n’ont aucune chance de s’en sortir et se font piétiner sans cesse.
https://studio.youtube.com/channel/UCMlF8sqQDJXOR6crHX9rEJg/livestreaming/webcam
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