Gates, Musk, Zuckerberg… Ils se sont considérablement enrichis depuis le début de la pandémie de coronavirus. La puissance financière des ultra-riches surpasse parfois celle des États. Un danger pour les démocraties?
Invitée : Dorothée Baumann-Pauly, Center for Business and Human Rights - UNIGE / NYU Stern
Au sommaire:
- Santé, espace, monnaie: quand les milliardaires se substituent aux États
- Dorothée Baumann-Pauly: "La philanthropie manque de transparence"
- Après le drame du Rana Plaza, une mode plus éthique?
- Dorothée Baumann-Pauly: "Concilier profits et droits humains"
- Ces milliardaires qui se sont hissés au sommet du pouvoir
- Henry Ford, l’un des premiers milliardaires philanthropes
Tous ont accumulé des fortunes qui dépassent l'entendement. Les ultra-riches se sont même considérablement enrichis depuis le début de la pandémie de coronavirus, comme le montre une récente étude de la banque UBS. Certains disent vouloir sauver le monde et s'imposent dans des secteurs réservés traditionnellement au pouvoir des États.
Grâce aux fusées SpaceX d'Elon Musk, la Nasa peut à nouveau envoyer dans l'espace des astronautes américains depuis le territoire des États-Unis, en dépensant moins et sans dépendre des vaisseaux Soyouz de la Russie. Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg semble bien décidé à être le précurseur d'une nouvelle monnaie virtuelle et universelle. Bill Gates, lui, s'inscrit dans la grande tradition des philanthropes américains. A travers la fondation Bill et Melinda Gates, il s'est rendu indispensable dans la lutte contre la poliomyélite ou le paludisme en Afrique. Il s'est engagé à verser des milliards pour la recherche et la distribution équitable d'un vaccin contre le Covid-19. Sa fondation est même devenue le plus gros contributeur de l'OMS, depuis le gel des contributions de l'administration Trump décidé en avril dernier.
La guerre contre le coronavirus a fédéré bien sûr d'autres grandes fortunes. Le directeur de Twitter Jack Dorsey fera don d'un milliard. Le Chinois Jack Ma, fondateur du site Alibaba a distribué des millions de kits de dépistage et des masques sur le continent africain. Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, et Mark Zuckerberg ont aussi promis des millions.
"Quand les États ne peuvent pas ou ne veulent pas protéger les droits fondamentaux, les privés doivent se mobiliser", concède Dorothée Baumann-Pauly, directrice du centre Business and Human Rights de l'Université de Genève, invitée dans l'émission Géopolitis. Mais selon elle, la philanthropie des milliardaires échappe à tout contrôle démocratique. Dans le cas de la fondation Gates, elle déplore notamment le manque de transparence sur les décisions stratégiques: "On ne sait pas pourquoi la fondation privilégie la recherche et le traitement d'une maladie plutôt qu'une autre, et ça c'est un problème!" Mais comment imposer aux grandes fortunes un contrôle sur des dons volontaires? Dorothée Baumann-Pauly suggère des mécanismes de contrôle similaires à ceux des États démocratiques.
Géopolitis, une émission de la Radio Télévision Suisse et TV5 Monde. Chaque semaine, la rédaction de Géopolitis décode les affaires du monde, en s'entourant des meilleurs experts et observateurs des relations internationales. Politique, commerce, santé, coopération ou écologie, retrouvez l'actualité de la planète sur le web en tout temps et le dimanche à 12h05 sur RTS Un.
Le site de Géopolitis : http://geopolitis.ch
#Géopolitis #Milliardaires #Philanthropie
Invitée : Dorothée Baumann-Pauly, Center for Business and Human Rights - UNIGE / NYU Stern
Au sommaire:
- Santé, espace, monnaie: quand les milliardaires se substituent aux États
- Dorothée Baumann-Pauly: "La philanthropie manque de transparence"
- Après le drame du Rana Plaza, une mode plus éthique?
- Dorothée Baumann-Pauly: "Concilier profits et droits humains"
- Ces milliardaires qui se sont hissés au sommet du pouvoir
- Henry Ford, l’un des premiers milliardaires philanthropes
Tous ont accumulé des fortunes qui dépassent l'entendement. Les ultra-riches se sont même considérablement enrichis depuis le début de la pandémie de coronavirus, comme le montre une récente étude de la banque UBS. Certains disent vouloir sauver le monde et s'imposent dans des secteurs réservés traditionnellement au pouvoir des États.
Grâce aux fusées SpaceX d'Elon Musk, la Nasa peut à nouveau envoyer dans l'espace des astronautes américains depuis le territoire des États-Unis, en dépensant moins et sans dépendre des vaisseaux Soyouz de la Russie. Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg semble bien décidé à être le précurseur d'une nouvelle monnaie virtuelle et universelle. Bill Gates, lui, s'inscrit dans la grande tradition des philanthropes américains. A travers la fondation Bill et Melinda Gates, il s'est rendu indispensable dans la lutte contre la poliomyélite ou le paludisme en Afrique. Il s'est engagé à verser des milliards pour la recherche et la distribution équitable d'un vaccin contre le Covid-19. Sa fondation est même devenue le plus gros contributeur de l'OMS, depuis le gel des contributions de l'administration Trump décidé en avril dernier.
La guerre contre le coronavirus a fédéré bien sûr d'autres grandes fortunes. Le directeur de Twitter Jack Dorsey fera don d'un milliard. Le Chinois Jack Ma, fondateur du site Alibaba a distribué des millions de kits de dépistage et des masques sur le continent africain. Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, et Mark Zuckerberg ont aussi promis des millions.
"Quand les États ne peuvent pas ou ne veulent pas protéger les droits fondamentaux, les privés doivent se mobiliser", concède Dorothée Baumann-Pauly, directrice du centre Business and Human Rights de l'Université de Genève, invitée dans l'émission Géopolitis. Mais selon elle, la philanthropie des milliardaires échappe à tout contrôle démocratique. Dans le cas de la fondation Gates, elle déplore notamment le manque de transparence sur les décisions stratégiques: "On ne sait pas pourquoi la fondation privilégie la recherche et le traitement d'une maladie plutôt qu'une autre, et ça c'est un problème!" Mais comment imposer aux grandes fortunes un contrôle sur des dons volontaires? Dorothée Baumann-Pauly suggère des mécanismes de contrôle similaires à ceux des États démocratiques.
Géopolitis, une émission de la Radio Télévision Suisse et TV5 Monde. Chaque semaine, la rédaction de Géopolitis décode les affaires du monde, en s'entourant des meilleurs experts et observateurs des relations internationales. Politique, commerce, santé, coopération ou écologie, retrouvez l'actualité de la planète sur le web en tout temps et le dimanche à 12h05 sur RTS Un.
Le site de Géopolitis : http://geopolitis.ch
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