#argan #écosystème #developpement #durable #économie #circulaire #langle #capitalisme
L’arganeraie est une formation forestière, pour le moins, étonnante. Éparpillée sur une superficie de 830.000 hectares, elle occupe plus de 2 millions de personnes. Ses fruits fournissent une huile reconnue pour ses vertus cosmétiques et nutritionnelles, son feuillage constitue la principale source fourragère pour la faune locale, sa floraison, une fois butinée, est à l’origine d’un miel hors pair, et ses résidus sont valorisés en biomasse…
Mais c’est la valorisation de la chaîne d’un produit en particulier, l’huile d’Argan, qui aura, à terme, le plus d’impact sur la biodiversité de cet écosystème forestier.
Plébiscité pour ses propriétés dermatologiques, ses principes actifs au vertu épurée pour la peau et le cuir chevelu, l’or liquide du Maroc , va se frayer une place dans les habitudes de consommation en occident.
Alors que la production annuelle d’huile d’argan s’établit à 5.640 T en 2019, les exportations sur la même période s’élèvent, selon le ministère de tutelle, à 1.348 T, soit une envolée de 55% par rapport aux réalisations enregistrées en 2012.
La chaîne d’approvisionnement de l’huile soulève de nombreuses interrogations quant à la grande promesse de développement durable faite aux populations locales qui doivent répondre à deux injonctions antinomiques: un travail lent, exigeant une certaine dextérité manuelle, et l’impératif d’une productivité industrielle accrue…
A l’exception des théoriciens fervents défenseurs de l’industrial upgrading (Travaux Greffin), la communauté scientifique internationale s’accordent pour dire que l’insertion de filière traditionnelle comme celle d’Argan à la chaîne de valeur mondiale, tend à nier les spécificités locales en s’abritant derrière des contraintes procédurales, en plus d’incorporer de manière structurelle, des formes de travail ancrées dans l’économie informelle.
Un constat qui se confirme sur le terrain puisque la plupart des coopératives affirment ne pas disposer de contrats d’approvisionnement, et les relations commerciales, en l’état actuel entre ces coopératives et leurs fournisseurs demeurent essentiellement informelles.
Il faut dire que la restructuration de la filière courant des années 2000 a surtout entraîné une ruée des opérateurs privés qui mettent progressivement fin à la domination des coopératives à l’époque, en parallèle avec l’entrée en jeu du Capital étranger. Objet de grandes convoitises parmi les fabricants mondiaux de cosmétiques, la filière suscite pourtant une forte mobilisation de l’Etat qui met le paquet pour préserver la chaîne de valeur et maximiser son potentiel. On notera par exemple, l’intégration en 1998 de la filière dans le réseau des réserves de biosphère de l’Unesco, la mise en place d’une indication géographique de provenance (IGP) en 2008, ou encore, l’inscription en 2014 des savoirs sur l’arganier dans le patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO… Objectif affiché par l’Etat: Dresser des barrière à l’entrée pour faire face à une concurrence déloyale exercée, notamment par Israël dont la firme Sivan, aurait développé il y a quelques année une souche d’arganier dix fois plus rentable que celle d’origine, et lutter contre les pratiques abusives de groupe pharmaceutique comme Pierre Fabre, qui, dès 1983, dépose la marque « argane » via sa filiale Galénic avant que la Cour de cassation en France n’annule ce brevet en 2014.
La filière tient-elle alors ses promesses en matière de développement durable?
Comment les populations locales s'adaptent au rouleau compresseur de la mondialisation au moment où l’efficacité de la production s’impose comme un préalable incontournable pour pénétrer les marchés mondiaux….
Qu’est ce qui explique la récente flambée du prix du litre qui est passé de 250Dh à 500Dh en l’espace d’une année?
Ayant œuvré de près à la promotion et à la structuration de la filière d’Argan, Alain Claude Kerrien, ancien membre de la Fondation Mohammed VI pour la Recherche et la Sauvegarde de l'Arganier, et opérateur actif va tenter de nous éclairer sur la situation du secteur…
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???? Les Grandes Lignes:
00:00 INTRO
05:10 L'état des lieux de la filière
11:15 PMV, les limites du modèle
12:43 Le travail lent et la course au profit
14:00 La dégradation de l'arganeraie
20:00 Le processus de fabrication de l'huile d'Argan
23:30 Israel et le Label "Argan"
26:05 Pourquoi l'IGP (l'indication géographique de provenance) n'est pas reconnu en Europe?
31:17 Secteur privé (vs) Coopératives
36:34 Les retombées sur les populations locales
01:00:16 L'approche genre dans le milieu rural
01:02:40 La flambée du prix de l'huile d'argan
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????L'angle, c'est quoi?
L'angle est un support indépendant orienté économie dont la finalité est de favoriser l'émergence d'une intelligence collective.
L’arganeraie est une formation forestière, pour le moins, étonnante. Éparpillée sur une superficie de 830.000 hectares, elle occupe plus de 2 millions de personnes. Ses fruits fournissent une huile reconnue pour ses vertus cosmétiques et nutritionnelles, son feuillage constitue la principale source fourragère pour la faune locale, sa floraison, une fois butinée, est à l’origine d’un miel hors pair, et ses résidus sont valorisés en biomasse…
Mais c’est la valorisation de la chaîne d’un produit en particulier, l’huile d’Argan, qui aura, à terme, le plus d’impact sur la biodiversité de cet écosystème forestier.
Plébiscité pour ses propriétés dermatologiques, ses principes actifs au vertu épurée pour la peau et le cuir chevelu, l’or liquide du Maroc , va se frayer une place dans les habitudes de consommation en occident.
Alors que la production annuelle d’huile d’argan s’établit à 5.640 T en 2019, les exportations sur la même période s’élèvent, selon le ministère de tutelle, à 1.348 T, soit une envolée de 55% par rapport aux réalisations enregistrées en 2012.
La chaîne d’approvisionnement de l’huile soulève de nombreuses interrogations quant à la grande promesse de développement durable faite aux populations locales qui doivent répondre à deux injonctions antinomiques: un travail lent, exigeant une certaine dextérité manuelle, et l’impératif d’une productivité industrielle accrue…
A l’exception des théoriciens fervents défenseurs de l’industrial upgrading (Travaux Greffin), la communauté scientifique internationale s’accordent pour dire que l’insertion de filière traditionnelle comme celle d’Argan à la chaîne de valeur mondiale, tend à nier les spécificités locales en s’abritant derrière des contraintes procédurales, en plus d’incorporer de manière structurelle, des formes de travail ancrées dans l’économie informelle.
Un constat qui se confirme sur le terrain puisque la plupart des coopératives affirment ne pas disposer de contrats d’approvisionnement, et les relations commerciales, en l’état actuel entre ces coopératives et leurs fournisseurs demeurent essentiellement informelles.
Il faut dire que la restructuration de la filière courant des années 2000 a surtout entraîné une ruée des opérateurs privés qui mettent progressivement fin à la domination des coopératives à l’époque, en parallèle avec l’entrée en jeu du Capital étranger. Objet de grandes convoitises parmi les fabricants mondiaux de cosmétiques, la filière suscite pourtant une forte mobilisation de l’Etat qui met le paquet pour préserver la chaîne de valeur et maximiser son potentiel. On notera par exemple, l’intégration en 1998 de la filière dans le réseau des réserves de biosphère de l’Unesco, la mise en place d’une indication géographique de provenance (IGP) en 2008, ou encore, l’inscription en 2014 des savoirs sur l’arganier dans le patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO… Objectif affiché par l’Etat: Dresser des barrière à l’entrée pour faire face à une concurrence déloyale exercée, notamment par Israël dont la firme Sivan, aurait développé il y a quelques année une souche d’arganier dix fois plus rentable que celle d’origine, et lutter contre les pratiques abusives de groupe pharmaceutique comme Pierre Fabre, qui, dès 1983, dépose la marque « argane » via sa filiale Galénic avant que la Cour de cassation en France n’annule ce brevet en 2014.
La filière tient-elle alors ses promesses en matière de développement durable?
Comment les populations locales s'adaptent au rouleau compresseur de la mondialisation au moment où l’efficacité de la production s’impose comme un préalable incontournable pour pénétrer les marchés mondiaux….
Qu’est ce qui explique la récente flambée du prix du litre qui est passé de 250Dh à 500Dh en l’espace d’une année?
Ayant œuvré de près à la promotion et à la structuration de la filière d’Argan, Alain Claude Kerrien, ancien membre de la Fondation Mohammed VI pour la Recherche et la Sauvegarde de l'Arganier, et opérateur actif va tenter de nous éclairer sur la situation du secteur…
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???? Les Grandes Lignes:
00:00 INTRO
05:10 L'état des lieux de la filière
11:15 PMV, les limites du modèle
12:43 Le travail lent et la course au profit
14:00 La dégradation de l'arganeraie
20:00 Le processus de fabrication de l'huile d'Argan
23:30 Israel et le Label "Argan"
26:05 Pourquoi l'IGP (l'indication géographique de provenance) n'est pas reconnu en Europe?
31:17 Secteur privé (vs) Coopératives
36:34 Les retombées sur les populations locales
01:00:16 L'approche genre dans le milieu rural
01:02:40 La flambée du prix de l'huile d'argan
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????L'angle, c'est quoi?
L'angle est un support indépendant orienté économie dont la finalité est de favoriser l'émergence d'une intelligence collective.
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