La COP26, dernière chance pour éviter la catastrophe climatique.
Invitée: Julia Tasse, chercheuse à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)
A deux semaines de l'ouverture de la 26e conférence annuelle de l'ONU sur la climat, les attentes et les enjeux liés à l'urgence climatique n'ont jamais été aussi élevés. Le dernier rapport choc du GIEC sonne comme un coup de semonce aux États.
Elle a pris des allures de sommet de la dernière chance. La COP26 est même un "tournant pour l'humanité", selon les dires du Premier ministre britannique Boris Johnson. Cruciale donc, après avoir été reportée d'un an en raison de la pandémie de Covid-19. Le sommet pour le climat s'ouvrira à Glasgow en Ecosse le 1er novembre prochain, pour tenter inlassablement de freiner le réchauffement climatique.
"La COP26 ne va pas sauver le climat. Et je pense que ce n'est pas une révélation de le dire", précise d'emblée Julia Tasse, responsable du Programme Energie Climat à l'Institut de relations internationales et stratégiques de Paris (IRIS). Invitée dans Géopolitis, la chercheuse pointe néanmoins son rôle moteur dans l'engagement des Etats: "Elle va participer à tout un processus qui aide les acteurs publics et les acteurs privés à s'engager pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Et sans ça, il y aurait une inaction totale."
La COP26 permettra notamment d'examiner les progrès qui ont été réalisés depuis l'adoption des accords de Paris il y a six ans. Julia Tasse voit dans ces accords "une avancée majeure" parce que "ce sont les pays qui établissent leurs propres objectifs." Mais des objectifs sans réelles contraintes, puisque les Etats ne doivent répondre que moralement de leurs engagements. "Il n'y a pas d'amende effectivement et ça c'est un point clé", dit-elle.
Les progrès climatiques sont d'ores et déjà insuffisants, selon le dernier pointage du GIEC publié cet été. Le sixième rapport du groupe d'experts intergouvernemental sur le climat préconise en effet des mesures drastiques immédiates pour réduire les gaz à effet de serre, sans quoi la barre fatidique de 1,5 degré de réchauffement sera atteinte d’ici 2031. Soit dix ans plus tôt que leur précédente estimation en 2018.
"Il y a une bonne nouvelle dans le rapport du GIEC", souligne tout de même la chercheuse. "Les scientifiques ont établi que le changement climatique était directement lié aux émissions qui provenaient des activités humaines. (...) Donc si on coupe drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre aujourd'hui, le système va se rééquilibrer dans les années à venir. Et d'ici 2100 on pourrait ne pas dépasser les 2 degrés."
D'ici là, la planète va subir une augmentation "sans précédent" d'événements météorologiques extrêmes , comme les canicules ou les pluies diluvienne, avertissent les experts. Les conséquences sont déjà là. Selon l'Organisation météorologique mondiale, le nombre de catastrophes a été multiplié par 5 ces 50 dernières années. Ce rapport est une "alerte rouge pour l'humanité", a insisté le secrétaire général des Nations unies António Guterres.
Au sommaire:
- Hausse sans précédent des événements extrêmes liés au changement climatique
- Julia Tasse: "La COP26 ne va pas sauver le climat"
- Le marché européen du carbone ou la logique du pollueur-payeur
- Julia Tasse: "Ça ne coûte rien de polluer"
- Une jeunesse gagnée par l’angoisse climatique
- En septembre 1993, la Saltine déborde et fait deux morts à Brigue
#Climat #COP26 #réchauffement
Géopolitis, une émission de la Radio Télévision Suisse et TV5 Monde. Chaque semaine, la rédaction décode les affaires du monde, en s'entourant des meilleurs experts et observateurs des relations internationales. Politique, commerce, santé, coopération ou écologie, retrouvez l'actualité de la planète sur le web en tout temps et le dimanche à 13h10 sur RTS Un.
Le site de Géopolitis : http://geopolitis.ch
Invitée: Julia Tasse, chercheuse à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)
A deux semaines de l'ouverture de la 26e conférence annuelle de l'ONU sur la climat, les attentes et les enjeux liés à l'urgence climatique n'ont jamais été aussi élevés. Le dernier rapport choc du GIEC sonne comme un coup de semonce aux États.
Elle a pris des allures de sommet de la dernière chance. La COP26 est même un "tournant pour l'humanité", selon les dires du Premier ministre britannique Boris Johnson. Cruciale donc, après avoir été reportée d'un an en raison de la pandémie de Covid-19. Le sommet pour le climat s'ouvrira à Glasgow en Ecosse le 1er novembre prochain, pour tenter inlassablement de freiner le réchauffement climatique.
"La COP26 ne va pas sauver le climat. Et je pense que ce n'est pas une révélation de le dire", précise d'emblée Julia Tasse, responsable du Programme Energie Climat à l'Institut de relations internationales et stratégiques de Paris (IRIS). Invitée dans Géopolitis, la chercheuse pointe néanmoins son rôle moteur dans l'engagement des Etats: "Elle va participer à tout un processus qui aide les acteurs publics et les acteurs privés à s'engager pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Et sans ça, il y aurait une inaction totale."
La COP26 permettra notamment d'examiner les progrès qui ont été réalisés depuis l'adoption des accords de Paris il y a six ans. Julia Tasse voit dans ces accords "une avancée majeure" parce que "ce sont les pays qui établissent leurs propres objectifs." Mais des objectifs sans réelles contraintes, puisque les Etats ne doivent répondre que moralement de leurs engagements. "Il n'y a pas d'amende effectivement et ça c'est un point clé", dit-elle.
Les progrès climatiques sont d'ores et déjà insuffisants, selon le dernier pointage du GIEC publié cet été. Le sixième rapport du groupe d'experts intergouvernemental sur le climat préconise en effet des mesures drastiques immédiates pour réduire les gaz à effet de serre, sans quoi la barre fatidique de 1,5 degré de réchauffement sera atteinte d’ici 2031. Soit dix ans plus tôt que leur précédente estimation en 2018.
"Il y a une bonne nouvelle dans le rapport du GIEC", souligne tout de même la chercheuse. "Les scientifiques ont établi que le changement climatique était directement lié aux émissions qui provenaient des activités humaines. (...) Donc si on coupe drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre aujourd'hui, le système va se rééquilibrer dans les années à venir. Et d'ici 2100 on pourrait ne pas dépasser les 2 degrés."
D'ici là, la planète va subir une augmentation "sans précédent" d'événements météorologiques extrêmes , comme les canicules ou les pluies diluvienne, avertissent les experts. Les conséquences sont déjà là. Selon l'Organisation météorologique mondiale, le nombre de catastrophes a été multiplié par 5 ces 50 dernières années. Ce rapport est une "alerte rouge pour l'humanité", a insisté le secrétaire général des Nations unies António Guterres.
Au sommaire:
- Hausse sans précédent des événements extrêmes liés au changement climatique
- Julia Tasse: "La COP26 ne va pas sauver le climat"
- Le marché européen du carbone ou la logique du pollueur-payeur
- Julia Tasse: "Ça ne coûte rien de polluer"
- Une jeunesse gagnée par l’angoisse climatique
- En septembre 1993, la Saltine déborde et fait deux morts à Brigue
#Climat #COP26 #réchauffement
Géopolitis, une émission de la Radio Télévision Suisse et TV5 Monde. Chaque semaine, la rédaction décode les affaires du monde, en s'entourant des meilleurs experts et observateurs des relations internationales. Politique, commerce, santé, coopération ou écologie, retrouvez l'actualité de la planète sur le web en tout temps et le dimanche à 13h10 sur RTS Un.
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