C’est l’un des secrets les mieux gardés de l’industrie agro-alimentaire. Nuggets, crevettes, épices : certains de nos aliments sont irradiés.
Officiellement c’est pour notre bien : la radioactivité est efficace pour tuer les bactéries. Mais cette technologie a peut-être des effets secondaires sur notre santé. Le documentaire de France 5 révèle aussi que l’irradiation pourrait servir à recycler de la viande avariée.
Faîtes le test autour de vous: qui a déjà entendu parler de l’irradiation alimentaire ? En général personne. Il faut dire que c’est écrit en tout petits caractères sur les étiquettes, et que les fabricants préfèrent parler d’ « ionisation alimentaire ». Sur les marchés, à l’Assemblée, dans les médias: partout la même ignorance. Pour la première fois, l’enquête d’Aude Rouaux, produite par l’agence Capa, braque le projecteur sur l’une des pratiques les plus opaques de l’industrie agro-alimentaire.
En France, il existe 5 usines d’irradiation. Filmer leur fonctionnement est systématiquement refusé. Il a fallu s’envoler aux États-Unis pour accéder à l’un de ces irradiateurs industriels. Dans le Mississippi, un professionnel convaincu a ouvert ses portes à la caméra de France 5. D’un côté, des palettes de nourriture, de l’autre, une source radio-active puissante, qui tue tous les germes. Steaks, mangues, huîtres: là-bas tout y passe.
Avantage de l’irradiation : avec l’élimination des bactéries, le risque d’intoxication alimentaire est réduit. Mais il y a un revers à la médaille. Dans l’aliment qu’elles assainissent, les ondes radio-actives créent aussi une molécule qui n’existe pas à l’état naturel : l’alkylcyclobutanone. Le documentaire d’Aude Rouaux donne la parole à l’un des rares chercheurs ayant travaillé sur le sujet. Dans son étude, il a prouvé que les aliments irradiés étaient un accélérateur du cancer.
L’enquête des Docs du Dimanche pose aussi la question de l’étiquetage. Saucisses de volaille, cuisses de grenouilles, fruits des Tropiques : quand le produit est irradié, les fabricants ou les importateurs oublient parfois de le préciser. Ils savent que la radio-activité fait peur au consommateur. Et les contrôles de la répression des fraudes sont rares : une fois par an seulement.
Le risque est bien là. En Australie, la réalisatrice du documentaire a rencontré des propriétaires de chats en colère. À cause de croquettes trop irradiées, leurs chats sont morts ou ont été paralysés. Que se passerait-il si un tel surdosage touchait l’alimentation humaine ?
Dans cette longue enquête, l’équipe de Capa a aussi mis au jour un scandale sanitaire en Belgique. Impossible de donner trop de détails : l’enquête est en cours. Mais le schéma de fraude laisse peu de place au doute. L’irradiation aurait servi à donner une nouvelle fraîcheur à des carcasses de poulet avariées, pour les recycler en nuggets ou saucisses de volaille. Bon appétit !
Première Diffusion le 15/03/2015
Un film de Aude Rouaux
Officiellement c’est pour notre bien : la radioactivité est efficace pour tuer les bactéries. Mais cette technologie a peut-être des effets secondaires sur notre santé. Le documentaire de France 5 révèle aussi que l’irradiation pourrait servir à recycler de la viande avariée.
Faîtes le test autour de vous: qui a déjà entendu parler de l’irradiation alimentaire ? En général personne. Il faut dire que c’est écrit en tout petits caractères sur les étiquettes, et que les fabricants préfèrent parler d’ « ionisation alimentaire ». Sur les marchés, à l’Assemblée, dans les médias: partout la même ignorance. Pour la première fois, l’enquête d’Aude Rouaux, produite par l’agence Capa, braque le projecteur sur l’une des pratiques les plus opaques de l’industrie agro-alimentaire.
En France, il existe 5 usines d’irradiation. Filmer leur fonctionnement est systématiquement refusé. Il a fallu s’envoler aux États-Unis pour accéder à l’un de ces irradiateurs industriels. Dans le Mississippi, un professionnel convaincu a ouvert ses portes à la caméra de France 5. D’un côté, des palettes de nourriture, de l’autre, une source radio-active puissante, qui tue tous les germes. Steaks, mangues, huîtres: là-bas tout y passe.
Avantage de l’irradiation : avec l’élimination des bactéries, le risque d’intoxication alimentaire est réduit. Mais il y a un revers à la médaille. Dans l’aliment qu’elles assainissent, les ondes radio-actives créent aussi une molécule qui n’existe pas à l’état naturel : l’alkylcyclobutanone. Le documentaire d’Aude Rouaux donne la parole à l’un des rares chercheurs ayant travaillé sur le sujet. Dans son étude, il a prouvé que les aliments irradiés étaient un accélérateur du cancer.
L’enquête des Docs du Dimanche pose aussi la question de l’étiquetage. Saucisses de volaille, cuisses de grenouilles, fruits des Tropiques : quand le produit est irradié, les fabricants ou les importateurs oublient parfois de le préciser. Ils savent que la radio-activité fait peur au consommateur. Et les contrôles de la répression des fraudes sont rares : une fois par an seulement.
Le risque est bien là. En Australie, la réalisatrice du documentaire a rencontré des propriétaires de chats en colère. À cause de croquettes trop irradiées, leurs chats sont morts ou ont été paralysés. Que se passerait-il si un tel surdosage touchait l’alimentation humaine ?
Dans cette longue enquête, l’équipe de Capa a aussi mis au jour un scandale sanitaire en Belgique. Impossible de donner trop de détails : l’enquête est en cours. Mais le schéma de fraude laisse peu de place au doute. L’irradiation aurait servi à donner une nouvelle fraîcheur à des carcasses de poulet avariées, pour les recycler en nuggets ou saucisses de volaille. Bon appétit !
Première Diffusion le 15/03/2015
Un film de Aude Rouaux
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